Dans cette série de vidéos, le Dr Alexis Delobaux, chirurgien esthétique à Bordeaux, nous explique les spécificités de la liposuccion du lipoedème en tant que traitement chirurgical.

La liposuccion ou lipoaspiration permet une élimination quasi définitive des amas graisseux et une disparition quasi complète des symptômes. Elle est indiquée en cas de symptômes résistants aux traitements conservateurs ou en cas d’aggravation de la maladie (volume de la surcharge graisseuse) ou d’exacerbation des symptômes.

La liposuccion du lipoedème

Le traitement par liposuccion du lipoedème en France a démarré fin des années 1980.  Et la France a été un des premiers pays en Europe à s'intéresser au lipœdème, même si cela a été moins médiatisé et démocratisé que dans d'autres pays d'Europe. 

Bien qu'il n'y ait pas, à ce jour, de module spécifique dans le cursus de formation des médecins français, il existe des réseaux d'angiologues, d'échographistes, de chirurgiens qui diagnostiquent et traitent cette maladie reconnue par l'OMS.

Les différentes techniques

Il existe différentes méthodes utilisables lors de l’intervention (PAL, WAL, Vaser, bodyjet, ultrasons). Le dr Delobaux nous explique les différences.

Les chirurgiens utilisent tous, dans tous les types de lipoaspirations classiques, une infiltration des tissus à traiter par du liquide avant l’intervention (adrénaline, anesthésiant et sérum physiologique).

De plus il existe des techniques spécifiques adaptées au lipœdème :

La technique PAL 

La technique PAL consiste à utiliser une canule vibrante pour l’aspiration des graisses. Cette méthode facilite le travail du chirurgien et permet d’avoir moins de saignements, moins d’ecchymoses et des suites opératoires plus faciles.

La méthode Vaser

La méthode Vaser utilise les ultrasons. Ces ultrasons vont fragmenter les amas graisseux qui seront ensuite plus faciles à aspirer. Cette technique est souvent combinée au PAL dans la liposuccion du lipoedème.

Le WAL

Le WAL utilise une machine allemande le Bodyjet qui permet à la canule d’aspiration d’infiltrer les tissus par du liquide quand le chirurgien l’introduit dans les tissus et d’aspirer les graisses quand il la retire.

L’utilisation de l’une ou l’autre de ces techniques dépend du chirurgien et du pays dans lequel il exerce.

L’opération

Les risques de la liposuccion du lipoedème

Le principal risque opératoire est celui de la phlébite. C’est la formation d’un caillot de sang dans une veine. Pour l’éviter, il est recommandé de marcher pour activer le retour veineux, de faire des drainages lymphatiques précoces après l’intervention et de porter des bas de compression. Si ce caillot de sang se déplace et migre dans les poumons, on parle alors d’embolie pulmonaire, véritable urgence médicale. Pour l’éviter, le médecin prescrit des anticoagulants en postopératoire.

De plus, le risque de développer un lymphœdème après l’opération est extrêmement rare. Ainsi, le réseau lymphatique est préservé par l’utilisation de canules d’aspiration très fines (3 mm). Le risque de développer un lymphœdème en laissant évoluer un lipœdème à un stade avancé est donc bien supérieur.

Les volumes retirés

Les recommandations sont de retirer entre 5 et 7% du poids corporel maximum en une intervention, soit en général des volumes pouvant aller jusqu’à 4 ou 5 litres en fonction du poids de la personne. Ors, retirer plus de masse grasse augmente le risque de complication. Cela demanderait une hospitalisation plus longue et en conséquence un coût financier plus élevé. L'opération du lipoedème étant considérée comme « esthétique » et non remboursée.

Les zones opérées pendant la liposuccion du lipoedème

L’opération des zones touchées par le lipœdème a donc lieu en plusieurs fois. La majorité des liposuccions se font sur les cuisses et les mollets.

Les bras sont touchés dans 30% des cas seulement.

Le relâchement cutané

La peau est plus ou moins élastique en fonction de l'âge de la personne  et du volume de graisse enlevé. Pour éviter un trop grand relâchement cutané, il est possible de combiner à l’opération une brachioplastie (lifting des bras) ou une cruroplastie (lifting des cuisses). Ces techniques laissent une longue cicatrice qu’il est alors possible d’atténuer en la traitant au laser pendant l’opération. Le laser agit sur la largeur et l’épaisseur de la cicatrice.

L’utilisation d’un jet de plasma est une autre possibilité pour obtenir une meilleure rétraction de la peau. Le J-Plasma (Rénuvion) chauffe les fibres de collagène, ce qui les contracte. Le résultat sera plus modéré mais sans cicatrice.

Préparer la liposuccion du lipoedème

Différents types d’anesthésie sont envisageables en fonction de la zone opérée, du choix de la personne et de son état de santé. Le Dr Delobaux préconise deux types d’anesthésie qui dépendent du temps opératoire. Ainsi la rachianesthésie (anesthésie du bas du corps) est préférée pour les mollets où le temps opératoire est plus court. Et l’anesthésie générale est plus utilisée pour les bras ou pour les cuisses en général.

Avant l’intervention, il est recommandé de porter des vêtements compressifs de classe 3 et de pratiquer des drainages lymphatiques manuels et des séances de pressothérapie. De cette façon, les tissus seront assouplis, le travail du chirurgien plus facile et la récupération meilleure.
En complément, le caisson hyperbare est proposé. Il aide à la cicatrisation des tissus en augmentant la microcirculation locale grâce à l’oxygène.

L’arrêt de travail qui suit la liposuccion du lipoedème est difficile à estimer. Il est très variable d’une personne à l’autre, selon le stade de la maladie, l’âge, etc…

 

Le budget et les chirurgiens français

En conclusion:

Pour trouver un chirurgien opérant du lipoedème, des témoignages sont disponibles sur les réseaux sociaux. Je vous engage à faire vos propres recherches et à rencontrer plusieurs chirurgiens pour vous faire votre propre opinion.

Le but de cette démarche est de synthétiser des informations utiles et objectives avec le plus d'éthique possible sur les techniques employées par les professionnels.


Pour en savoir plus :

Le Guide Ultime du lipœdème : Comment savoir si on est atteint de lipœdème et comment le soigner du Dr Alexis Delobaux.

Le lipœdème - A. Delobaux, réalités en Chirurgie Plastique – n° 38_Septembre 2020 

Le traitement conservateur du lipoedème (sans opération) : sport, alimentation, compression, bien-être.

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